Musée de la Réforme… à Genève

Un musée unique au monde

Le Musée international de la Réforme (MIR) Genève avril 2023. © Nicolas Righetti 

Il n’est pas rare d’entendre parler de « la Réforme » à Genève, à ne pas confondre avec l’usage de ce terme appliqué à tout-va notamment en France. De quoi s’agit-il ? En bref, c’est la remise en cause de l’autorité de l’Église romaine au profit de la bible avec pour acteurs principaux un Allemand : Martin Luther, un Zurichois : Ulrich Zwingli et un Français : Jean Calvin. Depuis, affranchies de la tutelle des Papes et des Évêques, de nombreuses communautés ont vu le jour en Europe et bien plus loin, faisant de Genève, une ville centrale du protestantisme : « La Rome protestante ». Pour comprendre en détail et de manière didactique et interactive, Genève a son musée, unique au monde, ouvert en 2005 et réouvert, il y a tout juste un an (27 avril 2023) après 21 mois de travaux. Situé au cœur de la vieille-ville, jouxtant la Cathédrale, il présente une histoire laïque de la Réforme en neuf espaces et deux expositions temporaires chaque année. On compte aujourd’hui environ 800 millions de protestants dans le monde.

Le MIR présente une approche internationale, laïque et pluraliste de cette page d’histoire s’adressant aussi bien à un public averti que profane, jeune ou moins jeune. Installé dans un hôtel particulier, l’hôtel Mallet, édifié en 1723 à l’emplacement de l’ancien cloître de la Cathédrale, les parcours se développent au rez-de-chaussée et au sous-sol de cette maison classée. Jusqu’en 2021, le musée a accueilli plus de 300'000 personnes et obtenu en 2007, le prix du Musée du Conseil de l’Europe.

Le Musée international de la Réforme (MIR) Genève avril 2023. © Nicolas Righetti / Lundi13

Le parcours de l’exposition permanente est chronologique et thématique, de la naissance au développement de la Réforme et s’appuie sur 340 documents et installations que l’on suit salle après salle, comme les pages d’un livre. Pas de crainte de s’ennuyer avec une importante partie audio-visuelle comprenant des extraits de films et passages musicaux, un salon de musique avec vitraux mobiles, une carte géante animée, un film sur trois écrans, dessins et citations… Et une aide gratuite à la visite en 10 langues.

Hélène Vibourel

Musée Rath…à Genève

Rath, un musée... une histoire

Tout d’abord, il faut savoir que ce musée porte le nom de ses mécènes, la famille Rath : le frère Simon et les deux sœurs Jeanne Henriette et Jeanne Françoise. Leur fortune a financé entièrement ce musée, ouvert au public en 1826. C’est le premier musée des beaux-arts de Suisse, aujourd’hui, il dépend du musée des Arts et Histoire (MAH) de Genève. Ce que l’on sait moins, c’est au cours de la Première Guerre mondiale, le musée cessa son activité et fut occupé, en 1914, à l’initiative de la Croix Rouge Genevoise par l’Agence Internationale des prisonniers de guerre (AIPG) qui servait d’intermédiaire avec les familles des détenus. 1 200 bénévoles de Genève aidèrent ainsi à retrouver les prisonniers et les déplacés de toutes les nationalités, permettant ainsi de les mettre en contact avec leurs familles et de leur faire parvenir courrier et colis en contournant les obstacles des pays en guerre. 2 millions de prisonniers ont pu être réunis à leurs familles et 7 millions de fiches furent compilées ! Aujourd’hui, le musée Rath accueille les grandes expositions temporaires du musée d’art et d’histoire.

Hélène Vibourel