La maison Tavel

La plus ancienne maison de Genève ...

En plein cœur de la vieille-ville de Genève, nombreux sont les passants à s’interroger devant cette maison énigmatique, flanquée d’une tourelle dont la façade grise est ornée de drôles de têtes sculptées.

La plus ancienne maison de Genève
S’arrêter et observer la façade de la Maison Tavel, située au 6, rue du Puits-Saint Pierre, c’est l’occasion d’une remontée dans le temps, du moins jusqu’au 12e siècle, ce qui octroi à cette demeure privée, le fait d’être la plus ancienne de la cité. Au 13e siècle, Guy Tavel en fait l’acquisition et la maison porte aujourd’hui le nom de ce propriétaire qui vivait ici avec sa femme et ses neuf enfants. Riche commerçant, bénéficiant de la réputation des foires de Genève par-delà les frontières, il fit fortune en vendant toutes sortes de marchandises. En 1334, la bâtisse subit les assauts d’un terrible incendie, détruisant la moitié de la ville avec de nombreux dégâts matériels et des morts dont certains membres de la famille. La reconstruction donna à cette maison un caractère architecturale de maison forte ou de palais urbain avec deux tourelles d’angle, dont l’une des deux fut détruite en 1680. La famille et les héritiers occupèrent le lieu pendant plus de deux cents ans jusqu’en 1568. Puis, vint une succession de propriétaires au fil des siècles. Elle fut même convertie en auberge, « l’hostellerie du Griffon » en 1544. Classée monument historique en 1923, elle est acquise quarante ans plus tard par la ville de Genève et devient en 1986 et jusqu’à aujourd’hui un musée de l’histoire urbaine et de la vie quotidienne genevoises.

Le relief Magnin
La maison Tavel abrite le relief historique le plus grand de Suisse avec une vue d’ensemble de Genève avant la destruction de ses fortifications en 1850. L’auteur de cette maquette, l’architecte Auguste Magnin consacra 18 ans de sa vie à reproduire cet ensemble urbanistique de la cité constitué de 86 modules juxtaposés. La maquette fut présentée à l’exposition nationale suisse de 1896. Il ne faut surtout pas passer à côté de ce travail spectaculaire, c’est une façon concrète de se rendre compte de la vie à l’intérieur de ces ruelles étroites et sombres et de l’importance des douves et fortifications qui protégeaient la cité.

Les 10 têtes
10 têtes ornent la façade de la maison Tavel : homme barbu ou couronné, femme au visage encadré de nattes, couronnée, voilée, tête de chien, de monstre…Toutes avec un léger sourire énigmatique ou malicieux. Qui sont-elles, que représentent-elles ? Le mystère n’est toujours pas élucidé. Il s’agit cependant de copies, les originaux pour des raisons de conservation sont à l’intérieur du musée. En tout cas, elles sont d’un réalisme saisissant.

Hélène Vibourel

Le Cenovis

Jamais sans mon Cenovis...

« Jamais, sans mon Cenovis », c’est en tout cas ce que disent, le matin, les aficionados de cette pâte à tartiner salée, à étaler sur une tranche de pain ou de tresse beurrée.

A l’origine
C’est dans la tête d’un Maitre brasseur, Alex Villinger habitant du canton de Bâle-Campagne, que germa l’idée de recycler et valoriser les meilleures levures issues de la fabrication de la bière. Il travailla sans relâche, fit quelques essais gustatifs, ajouta des extraits de légumes. Au printemps 1931, la recette était créée, inchangée depuis et le Cenovis, un produit riche en protéines, vitamines et minéraux, 100 % naturel et sans additifs chimiques fut un succès et une contribution à la santé de nombreuses générations. Il semble que même encore aujourd’hui, un tube de Cenovis est glissé dans le bardage des soldats suisses durant leurs écoles de recrue et leurs cours de répétitions, pour parer aux carences ou emporter un peu de leur enfance…


On aime, on déteste
Les Suisses ont leur « Cenovis », les Anglais leur « Marmite », prononcez ma(r)mait). Chez les uns ou chez les autres, on aime ou on déteste, sans moyenne mesure. Cette pâte à tartiner salée de couleur brunâtre connaît aussi deux écoles de « tartineurs ». Ceux qui le mélangent d’abord au beurre avant de l’étendre ; et les autres, qui préfèrent le savourer, étalé par-dessus le beurre ou la margarine pour atténuer le goût salé. En tout cas, le succès est là, car le produit à tartiner s’est diversifié sous forme de liquide, poudre et de pâte, plusieurs tonnes de Cenovis sont écoulées chaque année en Suisse.

Hélène Vibourel