Jamais sans mon Cenovis...
« Jamais, sans mon Cenovis », c’est en tout cas ce que disent, le matin, les aficionados de cette pâte à tartiner salée, à étaler sur une tranche de pain ou de tresse beurrée.
A l’origine
C’est dans la tête d’un Maitre brasseur, Alex Villinger habitant du canton de Bâle-Campagne, que germa l’idée de recycler et valoriser les meilleures levures issues de la fabrication de la bière. Il travailla sans relâche, fit quelques essais gustatifs, ajouta des extraits de légumes. Au printemps 1931, la recette était créée, inchangée depuis et le Cenovis, un produit riche en protéines, vitamines et minéraux, 100 % naturel et sans additifs chimiques fut un succès et une contribution à la santé de nombreuses générations. Il semble que même encore aujourd’hui, un tube de Cenovis est glissé dans le bardage des soldats suisses durant leurs écoles de recrue et leurs cours de répétitions, pour parer aux carences ou emporter un peu de leur enfance…
On aime, on déteste
Les Suisses ont leur « Cenovis », les Anglais leur « Marmite », prononcez ma(r)mait). Chez les uns ou chez les autres, on aime ou on déteste, sans moyenne mesure. Cette pâte à tartiner salée de couleur brunâtre connaît aussi deux écoles de « tartineurs ». Ceux qui le mélangent d’abord au beurre avant de l’étendre ; et les autres, qui préfèrent le savourer, étalé par-dessus le beurre ou la margarine pour atténuer le goût salé. En tout cas, le succès est là, car le produit à tartiner s’est diversifié sous forme de liquide, poudre et de pâte, plusieurs tonnes de Cenovis sont écoulées chaque année en Suisse.
Hélène Vibourel