Musée de la Réforme… à Genève

Un musée unique au monde

Le Musée international de la Réforme (MIR) Genève avril 2023. © Nicolas Righetti 

Il n’est pas rare d’entendre parler de « la Réforme » à Genève, à ne pas confondre avec l’usage de ce terme appliqué à tout-va notamment en France. De quoi s’agit-il ? En bref, c’est la remise en cause de l’autorité de l’Église romaine au profit de la bible avec pour acteurs principaux un Allemand : Martin Luther, un Zurichois : Ulrich Zwingli et un Français : Jean Calvin. Depuis, affranchies de la tutelle des Papes et des Évêques, de nombreuses communautés ont vu le jour en Europe et bien plus loin, faisant de Genève, une ville centrale du protestantisme : « La Rome protestante ». Pour comprendre en détail et de manière didactique et interactive, Genève a son musée, unique au monde, ouvert en 2005 et réouvert, il y a tout juste un an (27 avril 2023) après 21 mois de travaux. Situé au cœur de la vieille-ville, jouxtant la Cathédrale, il présente une histoire laïque de la Réforme en neuf espaces et deux expositions temporaires chaque année. On compte aujourd’hui environ 800 millions de protestants dans le monde.

Le MIR présente une approche internationale, laïque et pluraliste de cette page d’histoire s’adressant aussi bien à un public averti que profane, jeune ou moins jeune. Installé dans un hôtel particulier, l’hôtel Mallet, édifié en 1723 à l’emplacement de l’ancien cloître de la Cathédrale, les parcours se développent au rez-de-chaussée et au sous-sol de cette maison classée. Jusqu’en 2021, le musée a accueilli plus de 300'000 personnes et obtenu en 2007, le prix du Musée du Conseil de l’Europe.

Le Musée international de la Réforme (MIR) Genève avril 2023. © Nicolas Righetti / Lundi13

Le parcours de l’exposition permanente est chronologique et thématique, de la naissance au développement de la Réforme et s’appuie sur 340 documents et installations que l’on suit salle après salle, comme les pages d’un livre. Pas de crainte de s’ennuyer avec une importante partie audio-visuelle comprenant des extraits de films et passages musicaux, un salon de musique avec vitraux mobiles, une carte géante animée, un film sur trois écrans, dessins et citations… Et une aide gratuite à la visite en 10 langues.

Hélène Vibourel

Musée Rath…à Genève

Rath, un musée... une histoire

Tout d’abord, il faut savoir que ce musée porte le nom de ses mécènes, la famille Rath : le frère Simon et les deux sœurs Jeanne Henriette et Jeanne Françoise. Leur fortune a financé entièrement ce musée, ouvert au public en 1826. C’est le premier musée des beaux-arts de Suisse, aujourd’hui, il dépend du musée des Arts et Histoire (MAH) de Genève. Ce que l’on sait moins, c’est au cours de la Première Guerre mondiale, le musée cessa son activité et fut occupé, en 1914, à l’initiative de la Croix Rouge Genevoise par l’Agence Internationale des prisonniers de guerre (AIPG) qui servait d’intermédiaire avec les familles des détenus. 1 200 bénévoles de Genève aidèrent ainsi à retrouver les prisonniers et les déplacés de toutes les nationalités, permettant ainsi de les mettre en contact avec leurs familles et de leur faire parvenir courrier et colis en contournant les obstacles des pays en guerre. 2 millions de prisonniers ont pu être réunis à leurs familles et 7 millions de fiches furent compilées ! Aujourd’hui, le musée Rath accueille les grandes expositions temporaires du musée d’art et d’histoire.

Hélène Vibourel

En haut de la tour du Molard

La clef de la porte ...

Succulente, la traditionnelle Dinde servie en période de Noël, farcie de marrons et accompagnée du fameux gratin de cardons. Cette volaille fut découverte et ramenée d’Amérique par Christophe Colomb en 1492, qui lui-même pensant accoster en Inde, baptisa cet oiseau bien dodu et jusque-là inconnu « poule d’Inde ». On ne garda par la suite que le nom de dinde. Elle fit son apparition aux repas de fête vers 1570, remplaçant ainsi l’oie, car moins onéreuse, et le poulet, car plus grosse. A Genève, on raconte qu’au temps de l’ Escalade, un traître aurait envoyé au duc de Savoie, dissimulée dans une dinde, la clef de la porte du Molard ou l’une des portes de la cité, pour lui permettre de pénétrer dans la ville. Si vous levez les yeux sur le clocher de la tour du Molard, vous verrez une hallebarde, arme qui dit-on appartenait à un Savoyard tué à l’Escalade et à laquelle pend une clef ! La hallebarde avec une découpe en forme d’aigle et la clef rappellent aussi les armoiries de Genève.

Hélène Vibourel

vigne municipale Genève©hv

Une vigne au cœur de Genève

Genève, un canton viticole...

A l’abri des regards et du vent, au coeur de la vieille-ville de Genève, il existe un petit lopin de terre consacré à la culture de la vigne.

Un symbole
Le lieu est prestigieux et symbolique car situé d’une part, à côté du Palais Eynard, abritant les bureaux du conseil administratif de Genève et d’autre part, à l’emplacement du tout premier jardin botanique de Genève créé en 1793 par la Société de Physique et d’Histoire Naturelle de Genève. Quelques 200 pieds constituent cette petite vigne municipale plantée en 2019 par le maire de l’époque Sami Kanaan rappelant ainsi la tradition viticole du canton et le lien ville-campagne de Genève. C’est un cépage rouge innovant et résistant aux maladies qui a été retenu, le Divico, conçu à partir d’un croisement de Gamaret et de Bronner.
Une tradition
Cet engouement pour la culture de la vigne ne date pas d’aujourd’hui. Déjà en 1820 dans ce parc des Bastions qui jouxte le Palais Eynard, on pouvait recenser jusqu’à 600 plants de vignes cultivés avec certains cépages qui ont perduré jusqu’à nos jours, comme le Chasselas, la Mondeuse. D’autres cépages portaient des noms plutôt étranges issus du Languedoc, comme le Pique-Poule ou le Bouboulengue connu, ce dernier pour son côté robuste.

Un canton viticole
Depuis des siècles, la vigne est cultivée sur les pentes douces des coteaux genevois. Aujourd’hui avec ses 1 400 hectares de vignes, Genève est le troisième canton viticole de Suisse et peut se targuer de quelques 95 caves proposant toute une série de spécialités de haute qualité allant du Gewürztraminer, au viognier en passant par le Cabernet Sauvignon …

Le saviez-vous ?
Promenade de la Treille
Une route à traverser, quelques marches à gravir et une côte assez raide, vous voilà sur la promenade de la Treille face au Palais Eynard. C’est la plus ancienne promenade de Genève, créée en 1515, date facile à retenir ! Elle tire son nom des espaliers garnis de vignes qui s’y trouvaient à cette époque, compte tenu de sa situation très ensoleillée.
Hélène Vibourel

Les Indiennes à Genève

Une industrie en vogue, autrefois...


En ouvrant la route maritime des Indes au 15e siècle, Vasco de Gama en ralliant l’Inde et ses richesses allait ramener en Europe, dans les cales de ses navires, un engouement pour l’exotisme, et susciter notamment un intérêt particulier pour ces toiles peintes en coton, les fameuses indiennes, issues d’une industrie traditionnelle en Inde. Légères, agréables à porter et d’un entretien facile, proposées dans plusieurs qualités, elles ont rapidement connu un grand enthousiasme auprès de la clientèle. Ces indiennes généralement peintes dans les tons de rouge à cause de la plante utilisée pour sa teinture, la garance, étaient utilisées aussi bien dans le secteur de l’habillement que celui de l’ameublement. En Europe occidentale, dans la moitié du 17ème siècle, la technique de production fut modifiée, au lieu d’être peintes à la main, les toiles furent imprimées au moyen de blocs de bois gravés. Cette méthode permit de démultiplier la productivité, d’en diminuer le coût et de favoriser son essor.
De la France à la Suisse
Un tel engouement en France fut très peu apprécié de la part des entrepreneurs des secteurs de la laine, du lin, du chanvre et de la soie qui perdirent beaucoup de clients à tel point, qu’il en résulta une prohibition qui dura pendant 70 ans de 1686 jusqu’à la moitié et un peu plus du 17e siècle. Cette décision sera très profitable à la Suisse, pays proche et d’accueil héritant après la révocation de l’Édit de Nantes en 1685 du savoir-faire, des capitaux et des réseaux de ces nombreux réfugiés, obligés de s’exiler. Ainsi, ils apportèrent dans « leurs bagages » la technique des toiles peintes, ce qui déboucha sur l’ouverture à Genève d’une dizaine de fabriques aux Eaux-Vives, aux Pâquis et aux Bergues. L’indiennerie occupa jusqu’à 20 % de la population active de Genève.

De la Suisse à la France
A la levée de la prohibition en 1759, de nombreux indienneurs helvétiques, genevois et Neuchâtelois retournèrent dans le royaume de France et firent renaître la fabrication des indiennes, notamment à Nantes, à Rouen ou à Orange. En 1760, la France comptait une quarantaine de manufactures. L’ouverture des marchés entraîna durant trois décennies une apogée de l’indiennage.

Avec le temps, l’engouement pour les indiennes s’éteignit et tomba en déclin au début du 19e siècle.

Pour en savoir plus sur les Indienneries : Le livre de Matylda Hagmajer – « Voyages de non-retour » aux éditions Slatkine

Hélène Vibourel

La maison Tavel

La plus ancienne maison de Genève ...

En plein cœur de la vieille-ville de Genève, nombreux sont les passants à s’interroger devant cette maison énigmatique, flanquée d’une tourelle dont la façade grise est ornée de drôles de têtes sculptées.

La plus ancienne maison de Genève
S’arrêter et observer la façade de la Maison Tavel, située au 6, rue du Puits-Saint Pierre, c’est l’occasion d’une remontée dans le temps, du moins jusqu’au 12e siècle, ce qui octroi à cette demeure privée, le fait d’être la plus ancienne de la cité. Au 13e siècle, Guy Tavel en fait l’acquisition et la maison porte aujourd’hui le nom de ce propriétaire qui vivait ici avec sa femme et ses neuf enfants. Riche commerçant, bénéficiant de la réputation des foires de Genève par-delà les frontières, il fit fortune en vendant toutes sortes de marchandises. En 1334, la bâtisse subit les assauts d’un terrible incendie, détruisant la moitié de la ville avec de nombreux dégâts matériels et des morts dont certains membres de la famille. La reconstruction donna à cette maison un caractère architecturale de maison forte ou de palais urbain avec deux tourelles d’angle, dont l’une des deux fut détruite en 1680. La famille et les héritiers occupèrent le lieu pendant plus de deux cents ans jusqu’en 1568. Puis, vint une succession de propriétaires au fil des siècles. Elle fut même convertie en auberge, « l’hostellerie du Griffon » en 1544. Classée monument historique en 1923, elle est acquise quarante ans plus tard par la ville de Genève et devient en 1986 et jusqu’à aujourd’hui un musée de l’histoire urbaine et de la vie quotidienne genevoises.

Le relief Magnin
La maison Tavel abrite le relief historique le plus grand de Suisse avec une vue d’ensemble de Genève avant la destruction de ses fortifications en 1850. L’auteur de cette maquette, l’architecte Auguste Magnin consacra 18 ans de sa vie à reproduire cet ensemble urbanistique de la cité constitué de 86 modules juxtaposés. La maquette fut présentée à l’exposition nationale suisse de 1896. Il ne faut surtout pas passer à côté de ce travail spectaculaire, c’est une façon concrète de se rendre compte de la vie à l’intérieur de ces ruelles étroites et sombres et de l’importance des douves et fortifications qui protégeaient la cité.

Les 10 têtes
10 têtes ornent la façade de la maison Tavel : homme barbu ou couronné, femme au visage encadré de nattes, couronnée, voilée, tête de chien, de monstre…Toutes avec un léger sourire énigmatique ou malicieux. Qui sont-elles, que représentent-elles ? Le mystère n’est toujours pas élucidé. Il s’agit cependant de copies, les originaux pour des raisons de conservation sont à l’intérieur du musée. En tout cas, elles sont d’un réalisme saisissant.

Hélène Vibourel

Le Cenovis

Jamais sans mon Cenovis...

« Jamais, sans mon Cenovis », c’est en tout cas ce que disent, le matin, les aficionados de cette pâte à tartiner salée, à étaler sur une tranche de pain ou de tresse beurrée.

A l’origine
C’est dans la tête d’un Maitre brasseur, Alex Villinger habitant du canton de Bâle-Campagne, que germa l’idée de recycler et valoriser les meilleures levures issues de la fabrication de la bière. Il travailla sans relâche, fit quelques essais gustatifs, ajouta des extraits de légumes. Au printemps 1931, la recette était créée, inchangée depuis et le Cenovis, un produit riche en protéines, vitamines et minéraux, 100 % naturel et sans additifs chimiques fut un succès et une contribution à la santé de nombreuses générations. Il semble que même encore aujourd’hui, un tube de Cenovis est glissé dans le bardage des soldats suisses durant leurs écoles de recrue et leurs cours de répétitions, pour parer aux carences ou emporter un peu de leur enfance…


On aime, on déteste
Les Suisses ont leur « Cenovis », les Anglais leur « Marmite », prononcez ma(r)mait). Chez les uns ou chez les autres, on aime ou on déteste, sans moyenne mesure. Cette pâte à tartiner salée de couleur brunâtre connaît aussi deux écoles de « tartineurs ». Ceux qui le mélangent d’abord au beurre avant de l’étendre ; et les autres, qui préfèrent le savourer, étalé par-dessus le beurre ou la margarine pour atténuer le goût salé. En tout cas, le succès est là, car le produit à tartiner s’est diversifié sous forme de liquide, poudre et de pâte, plusieurs tonnes de Cenovis sont écoulées chaque année en Suisse.

Hélène Vibourel

Terrasse du Floris

Restaurant Le Floris à Anières

Une cuisine du coeur et de partage...

Quelle surprise et quel plaisir de retrouver aux commandes du restaurant Le Floris à Anières, le Chef, Philippe Audonnet, Charentais d’origine, membre de l’Académie culinaire de France, connu pour officier avec son cœur et élaborer une cuisine de partage. Au Floris depuis avril dernier, c’est une nouvelle et belle aventure pour le chef, récompensé d’un 16/20 par le Gault&Millau à l’époque où il a tenu pendant seize années, le « piano » du restaurant Windows de l’Hôtel d’Angleterre. Philippe Audonnet, chef discret, se veut « un marchand de bonheur » et le bonheur est bien présent sur cette magnifique et panoramique terrasse du Floris surplombant le Léman. Le lieu est déjà bien connu grâce à celui qui en a fait la réputation, le Chef Claude Legras aux commandes pendant vingt-trois ans. Le Floris, est un cadre raffiné et décontracté, hors du temps et du trafic urbain à seulement vingt minutes du centre-ville de Genève. Les propositions du Chef de plats à partager sont une belle introduction aux plats de saison. En cette période estivale, la touche fraîcheur avec le mélange des agrumes et fruits de saison apportent une originalité aux suggestions de la carte. Difficile de résister, notamment en fin de repas au Tiramisu à la crème de Gruyère, fraises basilic, sorbet aux fruits rouges. Le Floris reste incontestablement une très belle adresse sur la rive gauche du Léman.

Le Chef Philippe Audonnet

Le Chef Philippe Audonnet©le Floris

Hélène Vibourel

Maison de Rousseau et de la littérature

Libre, Jean-Jacques Rousseau...

Libre, Jean-Jacques Rousseau, humaniste, philosophe, écrivain, musicien, nait en 1712, au 40 Grand-Rue, dans une maison médiévale, au cœur de la vieille ville. En avril 2021, la Maison de Rousseau et de la littérature, qui a pour vocation d’articuler les échanges autour de la littérature sous toutes ses formes, s’est embellie et agrandie. Elle réunit sur six étages et en un seul lieu, écrivains, traducteurs, lecteurs de tous âges ou origines, pour des débats animés, des rencontres interactives. Au premier étage, un parcours didactique est dédié à la vie de l’écrivain depuis son enfance jusqu’à sa mort en 1778 à Ermenonville. Une visite incontournable pour aller à la rencontre de cet illustre personnage. Marcheur infatigable, épris de liberté, il eut une influence intellectuelle reconnue sur la révolution française avec notamment la rédaction du « Contrat Social ». Ce livre ainsi que son ouvrage controversé sur l’éducation intitulé « L’Emile » furent l’objet en 1762, d’un autodafé devant l’ Hôtel de Ville. Épris de grands espaces naturels, il fut précurseur du romantisme. Sa « Nouvelle Héloïse », ode à la nature des bords du Lac Léman suscita la venue d’innombrables touristes en Suisse. Symbole d’un esprit libre, il repose au Panthéon à Paris.

MRL-Genève

MRL-Genève

Hélène Vibourel

Dame Royaume©Marion Jiranek

Du temps de L’Escalade 🏰 à Genève

Il était une fois en 1602, à Genève ...

Courageux, ces Genevois qui n’hésitèrent pas en cette nuit du 11 décembre 1602, la plus sombre de l’année à sacrifier leur vie pour sauver la cité assiégée. Le premier à trépasser vers la porte de la Monnaie fut François Bousezel, veloutier de son métier. Au passage de la Tertasse, périrent Jean Canal et Nicolas Bogueret, grand bâtisseur de l’époque qui fit notamment la rampe pavée de l’Hôtel de Ville. Ses initiales et celles de son frère Jean sont gravées en haut de cette construction simple et élégante, un émouvant témoignage du passé. Courageuses, ces femmes qui prêtèrent main forte aux hommes sur le front. En véritables héroïnes, elles parcoururent les rues avec hallebardes à la main, ou penchées à leurs fenêtres éclairèrent les Genevois lanternes en bout de bras sans oublier bien sûr la célèbre mère Royaume qui, avec force et détermination, jeta sur l’assaillant la fameuse Marmite de l’Escalade. Ce fut une belle victoire pour les Genevois et une « belle cacade » pour les ennemis !

Laborieuse, la vie des femmes en 1602, l’héroïne de l’une des plus sombres nuits de l’année, Dame Royaume, aurait pu en témoigner, elle qui donna naissance à quatorze enfants. Rien d’étonnant à cette époque, car, combien vont vivre et atteindre l’âge adulte ? Elle ne verra « disparaître avant elle que quatre ou cinq », ce qui n’est quand même pas rien. Il y a donc aujourd’hui, à Genève et dans le monde, environ 2 000 descendants de la Mère Royaume. Il y eut notamment, le célèbre peintre sur émail genevois, Jean Petitot (1607-1691) qui après s’être formé chez son oncle l’orfèvre Pierre Royaume, se rendit à Paris et à la cour d’Angleterre. Egalement, une Claparède mariée avec un Ricolfi Doria, famille maternelle de l’actuel héritier de Savoie. Qui aurait pu imaginer en 1602, un tel mariage ? Aujourd’hui quelques noms illustres de bonnes familles genevoises portent les gènes de cette femme courageuse qui mourut sans bruit, quelques années après la nuit de l’Escalade !

Illustration ©Marion Jiranek

Hélène Vibourel

Histoire de ponts

Les ponts suspendus, à Genève ...

Suspendus, les ponts en fil de fer construits à Genève par Guillaume Henri Dufour. En 1823, côté rive gauche, il réalisa la passerelle de Saint-Antoine, longue de quatre-vingt-deux mètres, jetée par-dessus les murs en direction du plateau des Tranchées, répertoriée comme l’un des premiers ponts suspendus à câble métallique d’Europe. Sa construction a coûté « la somme extrêmement modique de 16 350 francs suisse avec un dépassement de budget de 196 francs ». En 1827, il en construisit un deuxième, côté rive droite, qui franchissait les fossés-verts reliant le bastion du Cendrier aux Pâquis. Suivra, la construction d’un autre pont à la Coulouvrenière. Seuls les piétons pouvaient les emprunter. Tous ces ouvrages, démontés et oubliés, marquaient une timide ouverture vers l’extérieur. Reviendra-t-on à l’idée d’un transport suspendu ?

Pont suspendu de Saint-Antoine-1823

Hélène Vibourel

La petite sirène… du Léman

Rêveuse, la petite sirène ...

Rêveuse, la petite sirène située non pas à Copenhague, mais sur son rocher, à quelques mètres de la plage de la Nymphe à Collonge-Bellerive. Lascive, elle prend le soleil, le regard tourné vers Genève, face à un panorama à couper le souffle. Elle ne révèle son visage qu’aux plaisanciers qui osent la déranger! Elle est l’ œuvre de la sculptrice, Natacha de Senger et trône sur son rocher depuis 1966, attendant toujours le prince charmant. L’artiste se serait inspiré du conte d’Andersen, La Petite Sirène. Bel hommage, car il semblerait que le célèbre écrivain danois ait trouvé l’inspiration en regardant le lac Léman à Vevey. De 1833 à 1873, Hans Christian Andersen séjourna de nombreux étés en Suisse, attiré par la Riviera comme bien d’autres célébrités. La Petite Sirène a donné son nom à une croisière qui dure environ cinquante minutes organisée par la compagnie Swissboat. Une occasion par beau temps, d’admirer quelques beaux sites et curiosités du Léman.

Hélène Vibourel

Le quartier des Eaux-Vives

Flâner dans le quartier des Eaux-Vives à Genève...

Entree Parc La Grange©HV

Entree Parc La Grange©HV


Il fait bon flâner dans le quartier animé des Eaux-Vives à Genève, apprécié des touristes et des autochtones. Longeant la rive gauche du Lac Léman, il est agréable toute l’année de se balader le long des quais ou dans les deux plus grands parcs de la ville, qui bordent le quartier, le parc La Grange et le parc des Eaux-Vives.

Les habitants bénéficient d’une large offre culturelle : théâtres, musées, salles de concert, de lieux conviviaux et de nombreuses terrasses qui font de ce quartier un lieu propice aux rencontres et aux loisirs.

La rue décalée, Henri-Blanvalet
On pourrait presque dire que cette rue fête ses dix ans avec la venue en 2009, du bar à la mode « Yvette de Marseille » et son beau choix de pastis et de cocktails. Le ton était donné, au fil des années, cette artère des Eaux-Vives a vu disparaître ses garages pour laisser place à une succession de bars et de restaurants aux saveurs épicées attirant ainsi une clientèle cosmopolite et internationale. Ainsi, de part et d’autre de la rue Henri-Blanvalet, vous naviguez en essayant de ne pas tituber (l’alcool étant dangereux pour la santé) entre l’Atelier Cocktail, le Bottle Brothers, le Garage Live Music, l’Alma, restaurant-bar péruvien et le petit dernier l’Inda-Bar, restaurant-bar indien. Bien sûr, ne restez pas à jeun, à chaque endroit, sa spécialité de tapas, burgers, tartines, salades…

yvette©Yvette de Marseille

yvette©Yvette de Marseille

Une oasis en ville
La Plage Publique des Eaux-Vives offre à la population, une véritable oasis au cœur de la ville, un nouveau lieu de loisirs, un endroit de détente, ouvert à tous, convivial et gratuit. Deux fois plus longue que la jetée des Bains des Pâquis, la nouvelle Plage Publique des Eaux-Vives a un site de baignade d’environ 400 mètres qui s’étend le long du lac à la suite de Baby Plage et peut accueillir aux beaux jours, de 6 à 8 000 personnes. Des installations définitives, cabines de douche et sanitaires, permettent de profiter de la baignade avec confort. On y vient entre amis, en famille à la pause-déjeuner ou en soirée, que du bonheur !

Visuel indicatif, sous réserve de modification©Etat de Genève

Visuel indicatif, sous réserve de modification©Etat de Genève

Le saviez-vous ?
Le célèbre Jet d’Eau, emblème de Genève fait parti des curiosités du quartier. Il mesure 140 m de haut, avec un débit de 500 litres par seconde et une vitesse de sortie de l’eau à 200km/h. A son origine, en 1886 il fut installé à la Coulouvrenière pour éviter une surpression lors de l’arrêt des machines des artisans et mesurait alors 30 m.

Jet d'eau©HV

Jet d'eau©HV

« Eaux-vives » un nom qui rappelle les nombreuses sources qui alimentaient la ville en eau potable et les petits ruisseaux, appelés nants qui ont laissé quelques traces, comme la rue du Nant…

Culture et Culture
Pendant l’été, en plein cœur du parc La Grange, dépaysement assuré si vous vous rendez au Théâtre de l’Orangerie bâti dans un style néo-grec, installé en bordure du jardin potager et des serres de la Villa La Grange. Avant le spectacle, profitez de la buvette en plein air dans ce décor bucolique.

Théâtre de l'Orangerie©HV

Théâtre de l'Orangerie©HV


https://www.theatreorangerie.ch

Hélène Vibourel

Élégant, le bateau « Vevey » sur le lac Léman…

Élégant, le bateau « Vevey » de la CGN ...

Élégant, le bateau « Vevey » de la CGN, construit en 1905-1907. Bien que n’étant plus à vapeur, il n’a rien perdu de sa superbe, avec ses roues à aubes et sillonne les rives du lac Léman avec panache. Il allie d’une part, élégance, avec sa cheminée aux proportions d’origines, sa décoration intérieure de style néoclassique et Art nouveau qui ravit les passagers et d’autre part, modernisme, avec un équipement électronique à la pointe, l’équivalent en câblage d’un Airbus A 320. Le bateau Belle Époque ne fut pas à l’abri de mésaventures tragiques. En 1916, il entra en collision avec une embarcation au large d’Ouchy. Il se drossa aussi à deux reprises, en 1969 sur la digue de Lutry et en 2002 contre le quai du Mont-Blanc. Mais aujourd’hui, les voyageurs peuvent être rassurés, il est à la pointe de la technologie et c’est tout de même le bateau de la CGN qui a le plus navigué avec environ 3 000 000 km. En 2011, il est classé monument historique par le canton de Vaud.

Hélène Vibourel

Le Jet d’eau de Genève

La colonne unique d'un vaste temple...

Le Jet d'Eau aux alentours de 1886

Le Jet d'Eau aux alentours de 1886


Monumental, le célèbre Jet d’Eau de Genève connu dans le monde entier. Il n’est pas du au hasard et ne fut pas toujours une attraction touristique. Sa création date de 1886. Il était situé avant à l’emplacement du Bâtiment des Forces motrices et mesurait 30 mètres de haut, alors qu’aujourd’hui, il mesure 140 mètres, avec une vitesse de 200 km/h et un débit de 500 litres par seconde. Il n’est pas du au hasard et ne fut pas toujours une attraction touristique. Sa création date de 1886. En fait de 1850 à 1890 la population passa de 40 000 habitants à 60 000 et tous ces habitants avaient besoin d’être approvisionné en eau d’où la construction d’une station hydraulique mais vint ensuite le problème en fin de journée où tous les artisans arrêtaient leur activité presque en même temps provoquant… une surpression. Et pour y remédier, vint l’idée d’un jet qui laisserait échapper la pression de l’eau ! Elementaire ou presque… Ainsi était né le célèbre et incontournable Jet d’eau. Dans son livre « Genève », l’écrivain français du 20ème siècle, Pierre Gascar, le décrit ainsi : « Je me trompais, en voyant dans le jet d’eau de Genève, qui est le plus haut du monde, une simple attraction, un agrément de parc public. Il sanctifie l’esprit du lac et le matérialise dans ce jaillissement : en le voyant surgir au-dessus des derniers plissements du Jura, quand j’approche de Genève, je découvre, en fait, la colonne unique d’un vaste temple transparent ». Le Rhône et ses contrastes de couleur inspirèrent aussi Julien Green dans son « Journal du Voyageur ».

Hélène Vibourel

L’adolescent et le cheval…

Sur le Quai Wilson... à Genève

Longilignes, les sculptures de Heinz Schwartz, réparties dans les parcs publics du canton de Genève à l’exception de la célèbre Clémentine, à la Place du Bourg-de-Four ou de l’œuvre monumentale, au Quai Wilson, « L’adolescent et le cheval ». C’est un jeune garçon qui est sculpté, fait plutôt exceptionnel, l’artiste ne représentant principalement que des nus féminins, mais toujours dans cette période fragile et éphémère de l’adolescence. Le sculpteur accentue la délicatesse des traits et des courbes, les corps sont lisses interprétant la douceur de l’innocence. Quelle force dans la posture du jeune homme face à la fougue du cheval, une confrontation harmonieuse qui laisse penser à l’apaisement de l’équidé. L’artiste, dans cette réalisation se serait inspiré, dit-on, de la noyade d’un garçon se promenant à cheval, au bord du lac ! Il est vrai que, vu sur un certain angle, la main dépassant du dos du cheval, ressemble à un appel au secours. A vous de voir !

L'adolescent et le Cheval©hv


Hélène Vibourel

Parc La Grange à Genève

Parc La Grange

et le théâtre de l'Orangerie ...

Quel bonheur en été, par forte chaleur, de se rendre dans ce magnifique parc de la Grange à Genève. On y va pour la fraîcheur de ses arbres centenaires, pour les activités de plein air avec les enfants, pour prendre un verre aux Abstinentes, un café hors du temps (sans alcool) ou pour profiter du programme estival du Théâtre de l'Orangerie. Bâti dans un style néo-grec le théâtre et les deux serres accolées, datent de 1856. Depuis le lieu a été rénové, ainsi que la grande salle de spectacle et une buvette a vu le jour "Le Jardin du TO".

Théâtre de l'Orangerie©HV

Théâtre de l'Orangerie©HV


Ouverte du mardi au dimanche de 10 h à minuit, "Le Jardin du TO" est un lieu unique à Genève pour un moment de détente au fil de la journée.

www.theatreorangerie.ch

Hélène Vibourel

Le mur des Réformateurs…à Genève

Un monument international...

Mur de la réformation à Genève


Monumental, le célèbre mur des réformateurs de 100 mètres de long sur 10 m de haut implanté dans le parc des Bastions, à l’endroit où se trouvaient l’orangerie et les serres. La construction du monument international de la Réformation débuta en 1909 à l’occasion du 400e anniversaire de la naissance de Jean Calvin et du 350e anniversaire de la fondation de l’Académie. Imposantes, les quatre sculptures centrales des personnages et acteurs principaux de la réforme à Genève : G.Farel, J.Calvin, T.de Bèze, J.Knox et pour cause, l’un des deux sculpteurs n’est autre que Paul Landowski, l‘artiste qui réalisa le Christ rédempteur dans la baie de Rio! Devant le monument, le bassin remplit d’eau rappelle le fossé des anciennes fortifications. Par temps de forte chaleur, il est agréable de se mettre à l’ombre au Café restaurant des Bastions, un lieu chargé d’histoire au pied de la vieille ville, inauguré officiellement en 1882 en tant que kiosque à concerts et salle de rafraîchissement.

Hélène Vibourel

La maison des Paons

Majestueuse...

Maison des paons@Marion Jiranek

Maison des paons@Marion Jiranek

Majestueuse, la maison des Paons située dans le quartier des Eaux-Vives, construite entre 1902 et 1903 et magnifiquement rénovée pour ses 100 ans. Elle est, un témoin majeur à Genève de l’architecture Art Nouveau avec un clin d’œil cependant, au style national suisse représenté par les toitures. Le décor plus modéré que les édifices français du même style comporte sculptures, végétaux et bien sûr, des paons faisant la roue et ornant les deux entrées d’angle. Moins cité, mais tout aussi stylé, l’immeuble pendant au précédent, situé en face, avec son entrée surmontée de deux têtes du dieu Pan reconnaissable à ses cornes de bouc ! Un malin clin d’œil voulu par les architectes de l’époque rappelant les pans coupés des deux bâtiments. Le dieu Pan, protecteur des bergers et des troupeaux : ne sommes-nous pas, avenue Pictet-de-Rochemont ? Grand homme d’état, agronome, diplomate, originaire du canton de Genève, il fut aussi, avec succès, dans son Domaine de Lancy, éleveur de moutons mérinos !

Hélène Vibourel

La Société de Lecture à Genève

Genève, sur les pas des écrivains…

Une visite audio à travers la ville...

illustration©Marion Jiranek

illustration©Marion Jiranek


C'est une visite en zigzag sur la rive gauche de Genève que je vous propose, sur les pas des écrivains célèbres qui ont séjourné dans la cité.
Se balader en zigzag est une incroyable source d’inspiration pour bon nombre d’artistes, car la marche incite à la réflexion et à la rêverie. Cette visite nous mène de la Grand’rue à la promenade de l’Observatoire sur les pas de ces écrivains qui ont arpenté les rues de Genève et évoqué la cité dans leurs écrits. Notre escapade est agrémentée de quelques passages littéraires des auteurs présentés comme Jorge Luis Borges, Jean-Jacques Rousseau, Albert Rheinwal, Fiodor Dostoïevski, Julien Green… Le parcours est commenté sur le plan architectural et historique.

« Connaissez-vous la résidence du roi de France ? »
« Quel écrivain aimait se prélasser sur la terrasse de la Clémence ? »
« Où Fiodor Dostoïevski a-t-il fait baptiser sa fille ? »

Réponses en chemin
Visite audio sur le site de izi.travel
https://izi.travel/fr/4715-geneve-vieille-ville-sur-les-pas-des-ecrivains/fr

Hélène Vibourel