Michée Chauderon©Marion Jiranek

La sorcière de Genève

L'histoire de Michée Chauderon...

Guérisseuse, plus qu’ensorceleuse, Michée Chauderon, sorcière pendue publiquement puis brûlée à Genève en avril 1652. Elle eut le tort de prodiguer des soins grâce à sa connaissance des plantes aux vertus thérapeutiques et d’avoir également un don pour soulager les « corps fiévreux ». Sa potion magique ou « soupe blanche » n’était autre qu’une composition très nourrissante qui permettait de requinquer quelques malades chétifs. D’origine savoyarde, après une vie laborieuse à Genève en tant que servante, puis lavandière et suite à la perte de son compagnon et de son enfant, elle espérait survivre en prodiguant ses remèdes. Mal lui en a pris, car à cette époque, la chasse aux sorcières était courante, entre 1527 et 1681, à Genève, 337 personnes furent poursuivies pour crime de sorcellerie. Michée Chauderon fut la dernière « sorcière » exécutée dans la République protestante. En Suisse, il faut attendre 1782 avec la condamnation d’Anna Göldi dans le canton de Glaris.

L’histoire est racontée aux enfants (dès 7 ans) dans un livre : La Sorcière de Genève – Briget & Caroline Dommen – Adrienne Barman (Illustrateur)

La sorcière de Genève

La sorcière de Genève


En France, le 29 janvier 2018 est décédée à l’âge de 97 ans, Marie Roubieu, la dernière survivante des herboristes, titulaire du diplôme supprimé en 1941 et jamais rétabli depuis.
Hélène Vibourel

Intérieur Cirque Rancy©Bibliothèque de Genève

Place du cirque, à Genève…

Circassien, le paysage sur la plaine de Plainpalais...

Circassien, au 19e, le paysage sur la Plaine de Plainpalais avec la présence de deux cirques en planches, l’un datant de 1857 et l’autre de 1876, dont l’exploitation fut confiée à un grand nom du cirque français, Théodore Rancy, passionné également de chevaux. Fin 19e, il les remplace par un cirque en pierre, le seul, existant en Suisse. Le lieu sert aussi pour des concerts et accueille notamment en 1881 les lectures de textes de Victor Hugo à l’occasion des septante-neuf ans de l’écrivain. En 1892, à la mort de Théodore Rancy, le bâtiment connaît des transformations, rebaptisé Apollo-théâtre, il devient cinéma et théâtre de variétés, l’un des premiers à exister à Genève. Sa destruction aura lieu en 1955. La Place du Cirque est un petit clin d’œil à ce passé, la vocation cinématographique perdure avec l’auditorium Arditi-Wilsdorf.

Place du Cirque vers 1900©∫@Centre d'iconographie genevoise

Place du Cirque vers 1900©∫@Centre d'iconographie genevoise


Hélène Vibourel

Architecture art-déco, à Genève…

Une voûte en mosaïque de Ravenne...

Sauvegardé, le bâtiment art-déco, du 4 rue de la Croix-d’Or, édifié en 1914, par l’architecte Alfred Olivet, conçu initialement pour un « bazar ». Il abrita en fait un commerce de tissus et vêtements à l’enseigne « Old England ». En 1920, celui-ci fait faillite, laisse la place dès 1927, aux Nouveaux Grands Magasins S.A., qui sous l’enseigne, Uniprix ou « EPA », ouvre sa première succursale genevoise. Des transformations sont apportées, notamment au niveau de la façade toute de métal et de verre. L’EPA fermera ses portes en 2005 pour laisser la place à InterdiscountXXL. Dix ans après, ce dernier cédera une partie de sa surface à une chaîne de prêt-à-porter. Oubliez la vocation marchande du bâtiment et admirez la gracilité des éléments verticaux et décoratifs de l’élégante façade vitrée et spécialement sa voûte mosaïque en verre de Ravenne. Et par ces grands froids, un petit arrêt pour un chocolat chaud maison, chez Martel, sis à la même adresse, s’impose.

Galeries intérieures du bâtiment en 1914

Galeries intérieures du bâtiment en 1914

Hélène Vibourel

La devise de la Maison Vacheron Constantin

La Maison Vacheron Constantin, à Genève…

La plus ancienne manufacture horlogère au monde...

Emblématique, à Genève, la Maison Vacheron Constantin, créée en 1755, par le Maître horloger de 24 ans, Jean-Marc Vacheron. Elle est la plus ancienne manufacture horlogère au monde en activité continue depuis sa création. En 1819, l’association avec François Constantin, donne naissance à la raison sociale « Vacheron et Constantin » ainsi qu’à la devise de la Maison, « Faire mieux si possible, ce qui est toujours possible ». L’installation Quai de l’Île, dans un bâtiment réalisé par Jacques-Elysée Goss, date de 1875. En 1906, à cet endroit, ouvre la première boutique. Par la suite, l’entreprise déménagera à Plan-les-Ouates. Habituée aux records, on lui doit la réalisation en 1979 de la montre-bracelet la plus chère au monde : Kallista, et en 2015 la création de la montre la plus compliquée jamais réalisée, Référence 57260.
En janvier, de nombreuses marques emblématiques du monde horloger sont présentes au Salon International de la Haute Horlogerie à Genève.

La 1ère boutique à Genève en 1906

La 1ère boutique à Genève en 1906


Hélène Vibourel

Woodrow Wilson, 28e pPrésident des Etats-Unis

La Maison de la Paix, à Genève…

Diplomate, le 28e président des Etats-Unis...

Diplomate, il y a cent ans, le vingt-huitième président des Etats-Unis, Woodrow Wilson, lorsque le 8 janvier 1918, il prononça un discours au Congrès donnant la liste des « Quatorze points » nécessaires à l’obtention de la paix. Le dernier, des dits « Quatorze points » de Wilson, constitue la base politique officielle qui donnera naissance à la Société des Nations. Cette idée de coopération internationale vaudra à Woodrow Wilson, le prix Nobel de la Paix décerné en 1919. Ce prévaloir d’un droit international, cette espérance d’une paix durable, fut et reste malmenée. Cependant, restons optimistes et positifs, n’avons-nous pas à Genève depuis 2013, la Maison de la Paix, avec ses six pétales de verre tressés en guirlande, le long de la voie de chemin de fer à Sécheron, un libelle pour la paix ? Un lieu de rencontre, de réflexion, d’action dans le domaine de la promotion de la paix, de la sécurité humaine et du développement durable. Espérons-le, belle année 2018.

Maison de la Paix à Genève©graduateinstitute.ch

Maison de la Paix à Genève©graduateinstitute.ch

 Hélène Vibourel

Pont suspendu aux Tranchées©BGE

Les ponts suspendus à Genève

Les ponts suspendus à Genève ont disparu...

Suspendus, les ponts en fil de fer construits à Genève par Guillaume Henri Dufour. En 1823, côté rive gauche, il réalisa la passerelle de Saint-Antoine, longue de quatre-vingt-deux mètres, jetée par-dessus les murs en direction du plateau des Tranchées, répertoriée comme l’un des premiers ponts suspendus à câble métallique d’Europe. Sa construction a coûté « la somme extrêmement modique de 16 350 francs suisse avec un dépassement de budget de 196 francs ».

Pont suspendu de Saint-Antoine

Pont suspendu de Saint-Antoine

En 1827, il en construisit un deuxième, côté rive droite, qui franchissait les fossés-verts reliant le bastion du Cendrier aux Pâquis.

Pont suspendu des Pâquis

Pont suspendu des Pâquis

Suivra, la construction d’un autre pont à la Coulouvrenière. Seuls les piétons pouvaient les emprunter. Tous ces ouvrages, démontés et oubliés, marquaient une timide ouverture vers l’extérieur. Reviendra-t-on à l’idée d’un transport suspendu ? Peut-être avec le projet de téléphérique urbain dont le tracé devrait relier le quartier des Cherpines de Plan-les-Ouates à l’aéroport !

 Hélène Vibourel

Entrée Palais de Justice

Le Palais de Justice à Genève

Le Palais de Justice , au coeur de la vieille ville...

Particulière, l’histoire du Palais de Justice, au Bourg-de-Four, construit sur l’emplacement d’un couvent des sœurs Clarisses.

Autrefois, le Palais de justice©CP-GECH

Fondé dans le dernier quart du 15e siècle, il fut abandonné en 1535, au moment où la ville accueillait de gré ou de force la Réforme. Le couvent fut alors aménagé en établissement hospitalier, appelé l’Hôpital Général, pour héberger les personnes nécessiteuses et les malades. Devant l’exiguïté des locaux, en 1706, débuta la construction d’un nouveau bâtiment achevé en 1712. En 1860, l’ensemble devint Palais de Justice avec l’aménagement de salles d’audience et de bureaux et durant quelques années, le Tribunal de police et la Chambre d’accusation siégèrent respectivement, l’un dans les réfectoires, l’autre, dans la boulangerie de l’ancien Hôpital général. Dans la chapelle de l’ancien couvent, qui fut conservé malgré les diverses transformations, la Cour de justice délibère, là même où les Clarisses imploraient la miséricorde divine !

Plan de la Chapelle des Clarisses

 Hélène Vibourel

L'Hôtel des Armures©Hôtel Les Armures

Hôtel Les Armures à Genève

Hôtel Les Armures, au coeur de la vieille ville...

Confidentiel, l’hôtel de luxe « Les Armures » logé au cœur de la vieille ville face à la plus ancienne habitation conservée à Genève, la maison Tavel.

Entrée de l'Hôtel les Armures à Genève

Entrée de l'Hôtel les Armures à Genève

Au 13e siècle, à l’emplacement de l’établissement hôtelier et du restaurant des Armures, se trouvaient quatre constructions médiévales appuyées à l’enceinte capitulaire dont les fondations en maçonnerie caractéristique de l’époque furent mises à jour par l’archéologue cantonal Charles Bonnet.

Au 17e siècle, les différents corps de l’immeuble actuel, inspirés des demeures italiennes, furent réunis. La transformation en hôtel eu lieu en 1977, avec la mise à jour et la préservation de fabuleux plafonds peints avec des rinceaux colorés et des fragments de peintures murales.

Lobby de l'Hôtel©Hôtel des Armures

Lobby de l'Hôtel©Hôtel Les Armures

Cela n’est pas pour déplaire aux illustres hôtes qui ont séjourné sur place : Les Clinton, George Clooney, le couple Carter, Paul Mc Cartney…

Le restaurant typique est connu pour ses spécialités suisses et françaises, servies dans un cadre rustique.

Terrasse du restaurant les Armures

Terrasse du restaurant les Armures

 Hélène Vibourel

Façade de l'Hôtel Métropole©Hôtel Métropole

Hôtel Métropole à Genève

Hôtel Métropole, seul palace de la rive gauche ...

Impressionnant, l’hôtel de la Métropole, baptisé ainsi lors de sa construction en 1852-1854 par Joseph Collart, membre fondateur de la Société des architectes de Genève, dont ce fut la première œuvre importante.

Genève, vue de la ville depuis le lac©BGE, Centre d'iconographie genevoise

Genève, vue de la ville depuis le lac©BGE, Centre d'iconographie genevoise

Il devait se nommer Hôtel des Chemins de Fer, mais prit alternativement les dénominations suivantes : Grand Hôtel de la Métropole, Hôtel Métropole et National, Hôtel Métropole Genève, Swisshôtel Métropole Genève pour finir par s’appeler tout simplement Métropole !D’architecture néo-renaissance et seul palace de la rive gauche, on y venait écouter de la musique dans la salle à manger d’aujourd’hui. Vers 1865, de nombreux hôtes illustres y séjournent, Hector Berlioz, Frantz Liszt… En 1942, la ville rachète l’établissement pour y loger le CICR. En 1947, il retrouve son affectation hôtelière. En 1976, il est sauvé de la démolition par un référendum populaire. Aujourd’hui, on y fête la fin de l’été sur le « Rooftop » avec une vue impressionnante à 360°.

vue de la terrasse du Métropole©HV

vue de la terrasse du Métropole©HV

 Hélène Vibourel

Hôtel Richemond à Genève

Hôtel Richemond à Genève

Hôtel Richemond, une belle histoire...

Fascinante, l’histoire du fondateur du magnifique hôtel Richemond, Adolphe-Rodolphe Armleder, partit sans un sou, à l’âge de 15 ans, de Rottweil, sa ville natale en Allemagne, pour apprendre en Angleterre, en Irlande et en Italie, le métier de maître d’hôtel ; lui qui n’avait jusqu’à ce changement de trajectoire, gardé que des oies!

Adolphe-rodolphe Armleder

Adolphe-rodolphe Armleder

En 1875, à Genève, il se prend d’affection pour une simple pension de famille, Le-Riche-Mont, dotée de 25 chambres. Il se fait vite une réputation et en 1896, la pension devient hôtel et s’agrandit.

Dans l'ancien temps hôtel Richemond, derrière le monument Brunswick©tschelar.com

Dans l'ancien temps hôtel Richemond, derrière le monument Brunswick©tschelar.com

Sa transformation en hôtel de luxe, date d’après la Seconde Guerre mondiale. L’ancien gardien d’oies devient notable et fonde la Société suisse des hôteliers. Fils, petit-fils, arrière-petit-fils se succéderont, transformant l’établissement en palace accueillant des célébrités du monde entier. Mais il n’y aura pas de cinquième génération hôtelière Armleder, la saga familiale s’est achevée, l’hôtel appartient aujourd’hui au groupe Dorchester Collection.

Hôtel Richemond à Genève

Hôtel Richemond à Genève

 Hélène Vibourel

Autrefois- Hôtel de la Paix - Genève

L’hôtel de la Paix à Genève

L'hôtel de la Paix, un nom prédestiné...

Luxueux, l’Hôtel de la Paix, datant de 1865, avec son entrée en forme d’atrium carré et ses colonnes de faux marbre « brocatelle ».

Atrium et colonnes à l'hôtel de la Paix - Genève

Atrium et colonnes à l'hôtel de la Paix - Genève

L’Hôtel doit son nom à cette période où la paix est déjà une préoccupation collective. Après la création en 1830 à Genève, de la « Société de la Paix » par Jean-Jacques de Sellon, l’année 1863 donne le jour au Comité International de la Croix-Rouge. En 1872, le Conseil d’Etat offre un grand banquet dans l’hôtel, à l’occasion de la fin d’un conflit opposant les Etats-Unis et le Royaume-Uni, notamment au sujet d’un navire du nom d’ « Alabama », arbitrage qui fera date dans l’histoire du droit public international. Après plusieurs mois à négocier dans une salle, située dans le bâtiment de l’hôtel de Ville et qui depuis lors porte le nom du vaisseau, le nom de l’hôtel est un symbole fort pour les participants au dîner. Aujourd’hui, l’hôtel rénové, s’est doté d’un nouveau restaurant, le « Living Room » avec une vue splendide sur le Léman.

Le Living Room Bar & Kitchen, Hôtel de la Paix à Genève

Le Living Room Bar & Kitchen, Hôtel de la Paix - Genève

 Hélène Vibourel

Grand Hotel de russie©BGE, Centre d'iconographie genevoise

Grand Hôtel de Russie et Continental à Genève

Grand Hôtel de Russie et Continental, oublié avec le temps

Oublié, le Grand hôtel de Russie et Continental, situé à l’angle du quai du Mont-Blanc face à l’hôtel des Bergues, démoli en 1968.

Grand Hôtel de Russie©©cp images

Grand Hôtel de Russie©cp images

Au milieu du 19e siècle, sur l’un des terrains les plus chers de Genève pour l’époque, une parcelle fut offerte, pour services rendus, au créateur de la Genève moderne, James Fazy. Celui-ci y fit construire autour de 1855-56 sa demeure, un splendide immeuble, le premier d’une série d’une vingtaine au total, composant le prestigieux ensemble immobilier le square du Mont-Blanc. L’installation d’une maison de jeux, « le Cercle des Étrangers» au sein du bâtiment suscita un scandale qui entraîna la fermeture de l’établissement en 1864. Criblé de dettes, James Fazy dut se défaire de son bien. Ainsi, la transformation de l’immeuble permis au Grand Hôtel de Russie et Continental d’ouvrir en septembre 1869. De l’établissement, il ne reste que deux sphinx, de marbre rose aux seins rebondis, gardiens aujourd’hui de la rue du Mont-Blanc.

Les Sphinx de la rue du Mont-Blanc à Genève©CL

Les Sphinx de la rue du Mont-Blanc à Genève©CL

Hélène Vibourel

De la terrasse du Chat-Botté, restaurant du Beau-Rivage à Genève

Hôtel Beau-Rivage à Genève

L'hôtel Beau-Rivage, fleuron d'une hôtellerie familiale...

Grandiose, l’hôtel Beau-Rivage, l’un des rares fleurons d’une l’hôtellerie familiale en terre genevoise construit en 1865 sur un rivage qui n’était que sable et galets.

Autrefois,Le Beau-Rivage à Genève

Autrefois,Le Beau-Rivage à Genève

La Belle Maison fut le théâtre d’événements qui ont marqué le monde ; du tragique destin de l’impératrice d’Autriche, aux réflexions d’Eleanor Roosevelt lorsqu’elle élaborait la Déclaration universelle des droits de l’homme…

Aujourd'hui, l'hôtel Beau-Rivage à Genève

Aujourd'hui, l'hôtel Beau-Rivage à Genève

De nombreuses célébrités, des femmes engagées telles que Danielle Mitterrand, Simone Veil, ont séjourné en ce lieu magique.

Depuis cinq générations, l’histoire se perpétue, et s’enrichit de nouvelles pages. Le Chat-Botté, la table gastronomique du palace genevois, a vu son apparence modifiée, d’un coup de « patte » experte, il s’est revêtu d’atours élégants, épurés...

En été, le Chat-Botté prend ses quartiers sur la terrasse, et les convives bénéficient d’une vue imprenable sur le Jet d’Eau, le lac et la cathédrale Saint-Pierre, une vraie carte postale inoubliable.

De la terrasse du Chat-Botté, restaurant du Beau-Rivage à Genève

De la terrasse du Chat-Botté, restaurant du Beau-Rivage à Genève

Hélène Vibourel

Hôtel des Bergues à Genève

Hôtel des Bergues à Genève

L'hôtel des Bergues, 1er grand hôtel genevois...

Prestigieux, l’hôtel des Bergues, 1er grand hôtel genevois à ouvrir ses portes en mai 1834, suivront les autres fleurons de l’hôtellerie de la place ; en 1854 le Métropole, 1862 l’Hôtel de la Paix, 1865 le Beau-Rivage, 1875 le Richemond…

Autrefois, Hôtel des Bergues

Autrefois, l'Hôtel des Bergues à Genève

C’est un philanthrope et richissime allemand, Jean Kleberger, propriétaire sur cette rive qui donnera son nom à ce quartier par déformation de son patronyme, en « Clébergue ». Début 19e, la « Société des Bergues » achètera les fabriques « d’indiennes » et remplacera les constructions ouvrières par des bâtiments aux façades néo-classiques, avec colonnes et frontons, en vogue à cette époque, un rappel à l’Antiquité et à la Renaissance.

Aujourd'hui l'Hôtel des Bergues à Genève

Aujourd'hui l'Hôtel des Bergues à Genève©HV

L’Hôtel des Bergues fut à sa création le plus vaste établissement hôtelier de Suisse et le premier par le confort qu’il offrait.

Il ne cesse d’améliorer son standing et s’est doté notamment d’un excellent restaurant « Izumi », à la cuisine nikkei, fusion entre l’art culinaire japonais et péruvien.

Hélène Vibourel

Musée Fondation Tatiana Zoubov, à Genève

Un musée discret au coeur de la cité...

Le musée Fondation Tatiana Zoubov, indiqué par une discrète plaque dorée au n°2 de la rue des Granges est situé au cœur de la vieille ville de Genève, dans une ruelle étroite, quelque peu austère où les hôtels particuliers se succèdent.

Entrée du Musée Fondation Tatiana Zoubov©HV

Au 17e siècle, le paysage était bien différent, la rue longeait le sommet d’une colline appelée « le crêt de la Chauvinière » parsemé de bâtiments rustiques, bordé de granges, d’étables et d’écuries.

C’est au début du 18e siècle, grâce à de fructueux placements bancaires, que de grandes fortunes se bâtirent, créant prospérité, richesse et la construction à tour de bras, entre 1719 et 1724, de magnifiques ensembles architecturaux.

Façade et entrée du Musée©HV

Façade et entrée du Musée©HV

Au temps des Lumières…

Aux n° 2, 4, 6, rue de la Grange le chantier commence en 1720 et durera trois ans avec la construction en pierre de taille de trois hôtels particuliers, aux proportions symétriques, au décor simple et dépouillé avec juste quelques mascarons à têtes de faune côté jardin. Ces hôtels destinés à Jean Sellon (père de Jean-Jacques de Sellon) et ses beaux-frères Pierre et Gaspard Boissier répondent à l’esthétique classique du 18e siècle.

A Genève, une période de bien-être s’installe, c’est aussi le siècle des Lumières où « L’esprit court les rues et les salons » !

J.J. de Sellon…

Jean-Jacques de Sellon, dit aussi Comte de Sellon, fut à la fois écrivain, philanthrope, fervent opposant à la peine de mort, fondateur en 1830 de la « première Société de la paix sur le continent européen ». Collectionneur d’art et mécène, il consacra une partie de sa fortune à l’aménagement de lieux culturels, ouvrit les portes de sa demeure aux amateurs d’art et aux peintres afin de présenter les tableaux hérités de son père donnant ainsi à la population genevoise un certain engouement envers la culture. La belle demeure patricienne restera dans la famille de Sellon et chez ses descendants de 1723 à 1955, soit pendant deux cent trente-deux années ! 

La comtesse Rosario Julia Zoubov …

En 1955, l’Etat de Genève fit l’acquisition de cet ensemble et des travaux de réfection furent entrepris pour louer les appartements, à l’exception du rez-de-chaussée conservé par l’Etat pour la réception de ses hôtes illustres.

En 1958, l’Etat donna son aval pour emménager dans l’appartement réservé de cet hôtel particulier à une hôte de marque : la Comtesse Rosario Julia Zoubov (1882-1984), l’une des plus riches héritières de l’Argentine.

Comtesse Rosario Julia Zoubov@HV

Comtesse Rosario Julia Zoubov@HV

Au cours de son enfance, la comtesse vint régulièrement à Cologny où elle épousa en 1922, en secondes noces, le Comte Serge Zoubov (1881-1964), descendant de la famille du Prince Platon Alexandrovitch Zoubov, général d’infanterie, chevalier de Saint-André et favori de l’Impératrice Catherine II.

L’installation de la comtesse eut lieu quelque temps après le décès de sa fille unique, Tatiana née en 1924 à Plainpalais, décédée dans un tragique accident de voiture en Uruguay à l’âge de trente-trois ans. Son corps fut rapatrié au cimetière Saint-Georges (Genève), où est enterrée toute la famille.

La comtesse eut le goût des beaux objets et acquit au cours de ses voyages une importante collection d’objets d’art, la plupart datant du 18e siècle, une période qu’elle affectionnait plus particulièrement. C’est dans le cadre de la mise en valeur de ce précieux mobilier et ses objets d’art, qu’un accord fut conclu entre l’Etat propriétaire des murs de l’Hôtel particulier et la comtesse.

En 1959, la comtesse offrit sa riche collection à l’Etat de Genève en mémoire de sa fille Tatiana. Cette entente permis aux autorités genevoises d’accueillir les plus grandes personnalités du monde politique dans un endroit digne des visites protocolaires et à la comtesse de trouver un lieu exceptionnel pour exposer sa collection, investir les lieux en respectant jusqu’au détail près, la tradition décorative des salons du 18e siècle.

Naissance du musée…

En 1973, la Fondation « In memoriam Comtesse Tatiana Zoubov » fut créée, l’appartement devint musée et accessible au public, tout en permettant à l’Etat de recevoir ses invités de marque dans un splendide décor du 18e siècle.

La plupart des pièces présentées dans le musée proviennent des fameux palais Pavlovsk et Stroganov de Saint-Pétersbourg ainsi que du Palais impérial de Pékin. La comtesse réalisa un cadre hors du commun avec d’admirables meubles, des céramiques rares, des porcelaines de Sèvres, des tapis précieux et des tableaux signés par les plus grands peintres de l’époque (Louise Elisabeth Vigée Le Brun, Jean-Baptiste Leprince, Jean-François de Troy, Le baron Gérard).

Finalement, la comtesse s’installera à la fin de ses jours à l’hôtel des Bergues où elle décédera en 1984 à l’âge de 92 ans. Elle repose au cimetière Saint-Georges. Grâce à sa fondation et sa volonté d’ouvrir ses portes aux visiteurs genevois et étrangers, elle offre au cœur de la vieille ville de Genève, un nouvel intérêt artistique et culturel.

D’une pièce à l’autre…

Dès l’entrée et d’une pièce à l’autre, le visiteur ne peut que s’extasier devant l’harmonie qui règne dans l’appartement. Ici, le temps s’arrête mais les objets prennent vie, admirablement mis en valeur dans le moindre détail.

Le Grand Salon©HV

Le Grand Salon©HV

En prolongement de l’entrée, le Grand Salon est superbement décoré de belles pièces en porcelaine, tableaux, meubles, dont un canapé d’angle époque Louis XVI, provenant du château Sans-Souci à Postdam.

Canapé d'angle Louis XVI©HV

Canapé d'angle Louis XVI©HV

La pièce maîtresse est ce grand brûle-parfum en émail polychrome cloisonné sur cuivre dont la forme extérieure en forme de « citron digité » est un rappel de la « main de Bouddha ». Il attire immédiatement le regard par la magnificence de sa décoration, sa surface est entièrement recouverte de fleurs symbolisant les quatre-saisons : le lotus de l’hiver, le cerisier du printemps, la pivoine de l’été, le chrysanthème de l’hiver.

Grand Brûle Parfum en émail polychrome

Grand Brûle Parfum en émail polychrome

La Salle à manger est lambrissée d’une boiserie anglaise de la première moitié du 18e siècle. Au plafond, un lustre en cristal de roche et bronze provenant des Palais impériaux de Saint-Petersbourg et sur l’un des murs, un tableau d’Elisabeth Vigée Le Brun représentant sa fille «  Jeanne-Julie-Louise Le Brun ».

Tableau d'Elisabeth Vigée Le Brun

Tableau d'Elisabeth Vigée Le Brun

S’ensuivent une succession de pièces, salons et cabinets, tous décorés de façon bien distincte : Le Salon chinois et sa collection d’émaux de Canton, le cabinet « Catherine II » où l’éclatante majesté est sublimée par une somptueuse tapisserie. Rappelons-le, le Comte Zoubov est un descendant du favori de l’Impératrice.

Tapisserie représentant Catherine II

Tapisserie représentant Catherine II

Le visiteur poursuit sa visite par la chambre à coucher de la Comtesse et du Comte tout en imaginant la vie de ses occupants entourés d’objets, portraits tous évocateurs d’un voyage, d’un souvenir, d’une rencontre…

chambre à coucher de la Comtesse©HV

chambre à coucher de la Comtesse©HV

Chambre à coucher du Comte©HV

Chambre à coucher du Comte©HV

Une photo m’interpelle, celle de la comtesse Zoubov et sa fille Tatiana, mains entrelacées, tendrement unies, regards dans la même direction vers un avenir qui se révélera tragique, mais à cet instant, il n’ y a dans cette prise de vue qu’amour et douceur.

La Comtesse et sa fille Tatiana©HV

La Comtesse et sa fille Tatiana©HV

La visite se termine à l’arrière de l’appartement dans le jardin avec une vue plongeante sur la Place de Neuve.

On y découvre une grande pierre tombale pyramidale sur la terrasse érigée en 1814 par le huguenot Jean-Jacques de Sellon à l’occasion du jubilé de la mort du réformateur Jean Calvin.

Concernant l’emplacement de cette pyramide, il existe une petite anecdote, que je vous laisserai conter par Janeth, charmante guide des lieux.

La comtesse Rosario Julia Zoubov avait un souhait ; ouvrir son appartement au public.

Je ne peux que vous inciter à répondre à son espérance en venant visiter le musée Fondation Tatiana Zoubov, remonter le temps à l’époque des Lumières, admirer la collection d’une femme de culture européenne et d’esprit international.

Informations extraites du livre du musée Fondation Tatiana Zoubov et du site internet http://www.zoubov.ch

Remerciements à Madame Rachel Schaerer qui m’a ouvert les portes de ce magnifique hôtel particulier et à Janeth pour sa passionnante visite guidée.

Musée Fondation Tatiana Zoubov

2, rue des Granges

1204 Genève - +41 (0)22 312 16 97

http://www.zoubov.ch

Visites guidées le jeudi à 14h45 & 15h45 – Tarifs sur le site

Visites privées uniquement sur rendez-vous – Contact – rachel.schaerer@etat.ge.ch

Hélène Vibourel

Horloge fleurie 2017©HV

L’horloge fleurie à Genève…

L'horloge fleurie, un aimant à touristes...

Fleurie, la célèbre horloge de Genève, située au Jardin anglais, symbole de l’industrie horlogère présente depuis des siècles et du savoir-faire horticole.

Horloge fleurie 2017 et la grande roue©HV

Horloge fleurie 2017 et la grande roue©HV

Créée en 1955 et composée au départ de huit cadrans colorés, elle vient d’être fraîchement rénovée et s’octroie de nouvelles aiguilles. Depuis sa création, le nombre de plantes a doublé, il est aujourd’hui de 13000, disposées selon un motif floral d’arabesques entrelaçant l’horloge centrale. Avec cet emblème, Genève peut se targuer d’avoir sans doute, la plus longue trotteuse du monde avec ses 2,5 mètres et la Suisse d’être pionnière avec la plus vieille horloge fleurie toujours en fonction réalisée en 1900 dans le village des Avants situé au-dessus de Montreux.

Une autre performance horlogère est à découvrir à Genève, dans l’Hôtel Cornavin, il s’agit de la plus longue horloge mécanique du monde avec une longueur de 30 mètres et deux centimètres, suspendue entre le 9e étage et le rez-de-chaussée.

Pendule à l'hôtel Cornavin©Philippe Guersan:Author's image

Pendule à l'hôtel Cornavin©Philippe Guersan:Author's image

Hélène Vibourel

Chronique parue dans le GHI

La Place des Nations à Genève…

La Place des Nations, un symbole de la Genève Internationale...

Cosmopolite, la Place des Nations, réaménagée et inaugurée il y a dix ans, en mars 2007. Les sept rangées de 12 jets d’eau de hauteur variable jaillissant directement du sol, représentent les organisations internationales présentes dans le quartier. Le choix de l’eau sur cette place où le monde se côtoie n’est pas un hasard, il symbolise le caractère unificateur et universel qui relie, sans frontières, pays et continents. Le sol représente également la diversité des nations et se compose d’une alternance de béton et de différents granits en provenance des pays producteurs membres de l’Organisation des Nations unies.

Broken Chair©Philippe Guersan:Author's image

Broken Chair©Philippe Guersan:Author's image

Autre symbole fort sur la place, la célèbre « Broken Chair » de 12 mètres de haut, au pied explosé, œuvre de l’artiste Daniel Berset. Érigée par Handicap International afin d’interpeller sur les ravages des mines antipersonnel, la sculpture prévue pour durer trois mois, fêtera en août ses 20 ans et continue d’intriguer passants et touristes.

Hélène Vibourel

Chronique parue dans le GHI

Fontaines "La genevoise"©Patou Uhlmann

Les bornes fontaines à Genève…

De l'eau potable et gratuite à Genève avec les bornes fontaines...

Borne fontaine "la genevoise"©Patou-Uhlmann

Borne fontaine "la genevoise"©Patou-Uhlmann

Rafraîchissante, en été, l’eau potable qui coule gratuitement des quelque 176 fontaines borne en fonte à « tête de lion », situées en zigzag dans la cité.

Genève est une ville d’eau, dont le nom apparaît pour la première fois sous la plume d’un grand homme politique, chef militaire romain et écrivain : Jules César. Il écrit « Genua » en latin, ce nom signifierait l’« embouchure ».

La ville fut alimentée en eau, dès le 1er siècle par un aqueduc souterrain partant d’un captage de source au pied des Voirons.

L’approvisionnement de Genève ne cessa de s’améliorer au fil des siècles, jusqu’à la multiplication des points d’eau dans les différents quartiers. Aujourd’hui, ils sont plus de 330 recensés sur le territoire municipal, de la fontaine monumentale à la borne fontaine apparue dès le milieu du 18e siècle.

L’hiver, des petites cabanes les protègent du froid et de la neige et c’est aux beaux jours, que le chant familier de leur eau revient avec le chant des moineaux.

Borne fontaine "La genevoise"©Patou-Uhlmann

Borne fontaine "La genevoise"©Patou-Uhlmann

Hélène Vibourel

Chronique parue dans le GHI

Statue de La Bise ou La Brise-1941 -Genève

Les statues d’Henri König à Genève…

Altières, les statues féminines du peintre et sculpteur genevois Henri König...

Altières, les statues féminines du peintre et sculpteur genevois Henri König (1896-1983), situées de part et d’autre du Rhône. L’artiste fut professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Genève. Il insuffle à ses œuvres un accent dynamique, voire moderne, sans trop se soucier de l’idéal de beauté ou de perfection.

Sur la rive droite, aux débarcadères, Quai du Mont-Blanc, « Sylvie», assise sur un socle, sort du bain, fait ou défait son chignon sans se soucier du regard des passants.

Sylvie après le bain ou sortant du bain-1983 - Genève

Sylvie après le bain ou sortant du bain-1983 -Genève

Sur la rive gauche, quai Gustave Ador, fière et altière, tournée vers le lac, la statue de la « Brise » ou de la  « Bise », nue, reste impassible face à ses admirateurs ou détracteurs et contemple la rade et le Jura. Depuis 1941, date de son installation, elle défie le temps et le vent.

Statue de La Bise ou La Brise-1941 -Genève

Statue de La Bise ou La Brise-1941 -Genève

Une autre sculpture de l’artiste, rend hommage au peintre Ferdinand Hodler et représente deux femmes. Elle est placée à la Promenade du Pin, l’un des premiers jardins naturels de Genève créé en 1865.

En hommage à Ferdinand Hodler à la Promenade du Pin-1958

En hommage à Ferdinand Hodler à la Promenade du Pin-1958 - Genève

Hélène Vibourel

Chronique parue dans le GHI

http://www.ghi.ch/sortir/rendez-vous-fute/altieres